mardi 31 janvier 2012

2-Le livre "Un portrait de Moitié Claire

à Béziers
Ce matin j'ai fendu du bois, cette activité physique me vide la tête du poids de l'empilement de mes longues journées où j'étais concentré sur mes quelques centimètres carré de papier…

… "Un Portrait de moitié Claire" était une belle aventure. Bien sûr c'était un combat. Lorsque je rentre dans un projet, "je ne lâche pas", où peut-être plus précisément, c'est lui qui me prend en otage, comme une présence qui m'envahit, qui me guide de plus en plus, qui m'impose sa loi, tapisse mon intérieur d'un paysage nouveau. Me dévore aussi.
Je me souviens de "Racine" mon livre précédent qui lui aussi était une bataille, mais beaucoup plus douloureux et dont le résultat, aujourd'hui encore, me plonge dans une perplexité. Je ne sais pas quel a été ce besoin impérieux et radical d'utiliser la matière de ma relation catastrophique  avec mon père pour faire ce livre, pour finalement gommer, enlever soigneusement tout le texte de cette parole et laisser le livre devenir autre chose.
Pour le "Le Portrait de M.C", je serais tenter de chercher du côté de ma mère, mais je n'en sais rien, il n'y avait pas cette volonté, ni ce besoin. Bizarrement, en pensant de la sorte me revient en mémoire la parole très sérieuse de ma mère, me mettent en garde contre ma curiosité des filles, en me disant: "Pierre fait attention se sont des futures maman". Aujourd'hui, je souris tendrement  de sa peur et de ces désirs comprimés.
Pour "Le Portrait de M.C" j'ai longuement travaillé et repris mainte fois une scène pour essayer d'exprimer sur quelques pages une douceur infinie, en sachant que vers la fin du livre j'essayerai de dessiner une scène sexuelle d'une très grande violence. Aujourd'hui, je suis heureux de la scène qui exprime la douceur, mais j'aurai aimé aller tellement plus loin dans la scène violente, je ne suis pas arrivé à faire mieux. Je rechercherai autrement sous une autre forme…
J'ai vraiment le sentiment que je fais mes livres pour deux ou trois choses qui me sont essentielles et que "l'histoire", même si je la considère importante n'en reste pas moins un  prétexte  pour contenir, porter, cacher, quelque chose que je trouve irrépressible,(et de plus en plus). Des choses que je ne peux justement par formuler ni réduire à une histoire. Ces choses que je ne peux pas aborder dans la lumière, mais qui peuvent habitent l'ombre de mes histoires.



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